Femmes & écotourisme : le Gabon mise sur ses gardiennes de la nature. Le cas du parc Moukalaba-Doudou à l’honneur à Osaka

Mavikana
30 juil.
3 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 août

Le 23 juillet 2025, au Pavillon de la Femme de Cartier, une table ronde a mis à l’honneur le rôle stratégique des femmes dans l’écotourisme gabonais. Sous la programmation de Madame Nina Abouna, Commissaire générale des expositions du Gabon, cette rencontre a permis de faire émerger le cas exemplaire du parc national de Moukalaba-Doudou comme modèle de gestion inclusive et durable.

Une parole donnée aux femmes de terrain

Le parc de Moukalaba-Doudou, dans le sud du Gabon, est reconnu pour sa richesse biologique exceptionnelle et pour ses efforts d’implication communautaire. Ce site emblématique devient aujourd’hui un terrain d’expérimentation pour un écotourisme porté par les femmes, qu’elles soient guides, hôtelières, artisanes ou animatrices de projets éducatifs.

Lors de cette table ronde, des actrices de terrain ont pu partager leurs expériences et témoigner d’un engagement quotidien en faveur de la conservation et du développement local. Le message est clair : l’écotourisme gabonais ne se construit pas sans les femmes — il se construit grâce à elles.

Une vision politique cohérente et inclusive

Le ministre du Tourisme, Pascal Ogowe Siffon, a pris la parole pour réaffirmer l’engagement du gouvernement à inscrire les femmes au cœur des politiques de développement touristique. Leur autonomisation, leur formation et leur intégration dans les filières structurantes sont vues comme des leviers puissants pour une croissance territoriale équitable.

Cette orientation rejoint la vision du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui promeut un modèle de développement durable fondé sur l’exploitation raisonnée des ressources naturelles et la valorisation des savoirs traditionnels.

Moukalaba-Doudou : un écosystème au féminin

Le parc national de Moukalaba-Doudou est plus qu’une réserve naturelle : c’est un écosystème humain, où les communautés locales — et en particulier les femmes — sont au cœur des dynamiques de terrain. De la sensibilisation à la protection des gorilles, en passant par l’accueil des visiteurs et la promotion de l’artisanat local, les initiatives portées par les femmes redéfinissent les contours du tourisme vert au Gabon.

Les résultats sont concrets : développement économique, cohésion sociale, et retombées directes pour les familles riveraines du parc.

Une scène ouverte au dialogue entre acteurs

Le panel a également permis d’entendre les voix de membres de l’AGATOUR, venus partager leur vision du développement du tourisme national, ainsi que celle de la société Mbolotours, active dans la structuration de circuits écotouristiques et culturels dans les zones rurales. Ces échanges ont mis en lumière l’intérêt croissant pour un tourisme de proximité, respectueux et piloté localement.

Un final culturel et diplomatique

En clôture de cette rencontre, le public a été invité à un moment artistique vibrant avec le groupe traditionnel Les 9 Provinces de Kelola, soutenu par l’ONG Gabon Terre Avenir. Cette performance a illustré la richesse du patrimoine immatériel gabonais, élément central d’un tourisme fondé sur l’identité et la transmission.

La cérémonie s’est conclue par l’intervention de M. Damien Mougin, Vice-président de la Fondation Albert Schweitzer, qui a souligné le potentiel touristique et diplomatique immense que représente l’œuvre du Dr Albert Schweitzer au Gabon. Cette prise de parole a rappelé combien le lien entre mémoire, culture et écotourisme peut devenir un levier stratégique d’influence et de rayonnement.

Une direction claire : l’écotourisme gabonais sera inclusif, ou ne sera pas

En mettant en avant les femmes du parc de Moukalaba-Doudou, le Gabon a adressé un signal fort à la communauté internationale : le développement durable ne se décrète pas, il se construit avec celles et ceux qui habitent, protègent et incarnent les territoires.